Autre message parce qu'il y en a un lot. Au fait, pour tous ce genre d'articles, les couleurs ajoutées sont de moi bien sûr et non de l'édition. Je vais arrêter de mettre en gras ou de changer la taille, parce que ça pourrait être de l'édition, justement.
"Toutes les familles heureuses se ressemblent. Chaque famille malheureuse, au contraire, l'est à sa façon."
I – ch.1 (DEBUT)
"[...] vous n'êtes plus pour moi qu'un étranger, oui, tout à fait un étranger !
Elle prononça avec une expression de souffrance et de colère ce mot étranger, auquel elle attachait un sens terrible."
I – ch.4
"Il s'efforçait de retenir le sourire de bonheur qui se montrait malgré lui sur son visage. «Oui, pensait-il, voilà la vie, voilà le bonheur ! Ensemble, a-t-elle dit. [...]»"
I – ch.9
"Stépan Arkadiévitch sourit. Il connaissait bien la pensée de Lévine ; il savait que pour lui les jeunes filles de l'univers se partageaient en deux groupes : l'un formé de toutes les jeunes filles sauf une, avec toutes les faiblesses humaines, créatures en un mot très ordinaires ; l'autre groupe composé d'elle seule, sans défaut et supérieure à toute créature humaine."
I – ch.10
"Anna Arkadiévna lisait et comprenait sa lecture, mais elle était lasse de s'intéresser à la vie des autres ; elle brûlait de vivre elle-même."
I – ch.29
"Mais, maintenant, au premier moment de cette rencontre, un sentiment de fierté joyeuse l'avait saisie. Il n'était pas nécessaire de demander pourquoi il était ici ; elle le savait aussi sûrement que s'il le lui eût dit : il était là pour être où elle était.
- Je ne savais pas que vous partiez aussi ? Pourquoi partez-vous ? Dit-elle en baissant la main qui s'apprêtait à saisir la poignée de la portière. Le visage d'Anna exprima une joie et une animation des plus vives.
- Pourquoi je pars ? Répéta-t-il, la regardant droit dans les yeux. Je pars pour être où vous êtes. Je ne puis faire autrement."
I – ch. 30
"Visiblement il discutait pour le seul plaisir de discuter ; peu lui importait la conclusion où l'amenait son raisonnement, mais il lui était désagréable de se voir enfermé dans une impasse. C'était la seule chose qu'il redoutait."
III – ch.28
"Mais plus il concentrait sa pensée, plus il voyait clairement que, dans sa conception de la vie, il n'avait omis que ce léger détail : la mort, qui venait mettre fin à tout fatalement ; si bien qu'il était inutile de rien entreprendre. C'était terrible, mais c'était ainsi.
«Mais je suis encore vivant ! Que faut-il donc que je fasse maintenant ? Que faut-il que je fasse ?»"
III – ch. 31
"Vronskï la regarda comme un homme regarde la fleur qu'il a arrachée. Dans cette fleur flétrie, il a peine à reconnaître la beauté à cause de laquelle il l'a cueillie et fait périr."
IV – ch. 3
"Pendant deux minutes, il resta debout, le pistolet à la main, immobile, la tête baissée, semblant réfléchir profondément. «Sans doute» se dit-il, comme si cette conclusion eût été pour lui le résultat d'un long raisonnement plein de logique et de clarté. En réalité, ce «sans doute» convaincant pour lui n'était que la conséquence du fait qu'il avait tourné dix fois dans le même cercle, de souvenirs et d'images. C'étaient sans cesse les mêmes souvenirs, du bonheur perdu pour toujours, la même prescience de la vie stupide à laquelle Vronskï était condamné, la même conscience de son humiliation."
IV – 18
"Quant à lui, bien que ses voeux les plus ardents fussent réalisés, il n'était pas complètement heureux. Il ne tarda pas à s'aperçevoir que la satisfaction de son désir ne lui donnait qu'une faible parcelle de l'immense félicité qu'il avait espérée."
V – ch.8
"Je l'ai rencontré. C'est un original sans aucune éducation, un de ces hommes nouveaux, sauvages, comme on en voit souvent maintenant. Vous savez, ces libres penseurs qui versent d'emblée dans l'athéisme, le matérialisme, la négation de tout. Autrefois, [...] le libre penseur était un homme élevé dans les idées religieuses, morales, et qui arrivait à la liberté de sa pensée après bien des luttes. Mais nous avons maintenant un nouveau type de libres penseurs-nés, qui grandissent sans avoir jamais entendu parler des lois morales, de la religion, de l'existence des autorités et qui, dès leur naissance, sont élevés dans le sentiment de la négation universelle ; en un mot, des sauvages."
V – ch.9
"Il comprit alors clairement, pour la première fois, ce qu'il n'avait pas compris lorsqu'il l'avait menée à l'autel : que non seulement elle était liée à lui, mais qu'il ne savait plus où commençait et où finissait sa propre personnalité. Il le comprit par le pénible sentiment de scission intérieure qu'il éprouva."
V – ch.14
" - [...] Depuis je l'ai observé avec les femmes : il est aimable, quelques-unes lui plaisent, mais on sent que pour lui elles ne sont que des êtres humains...
- Mais Varenka... Il me semble qu'il y a quelque chose...
- Peut-être... Mais il faut le connaître... C'est un homme extraordinaire, admirable... Il ne vit que par l'âme. C'est un homme trop pur, son âme est trop haute...
- Tu veux dire que ce serait pour lui une déchéance ?
- Non, mais il est si habitué à sa vie solitaire, spirituelle, qu'il ne peut s'accommoder de la réalité. Et Varenka, malgré tout, c'est une réalité."
VI – ch.3
"Tout à coup l'ombre du paravent vacilla et couvrit toute la corniche, tout le plafond ; d'autres ombres, en d'autres endroits, s'élancèrent à sa rencontre ; pour un moment, les ombres disparurent, mais ensuite, rapidement, elles se réunirent, se confondirent et tout devint noir. « La mort ! » pensa-t-elle. Et une telle horreur la saisit qu'elle mit un certain temps à comprendre où elle était ; longtemps ses mains tremblantes ne purent trouver les allumette et allumer une autre bougie à la place de celle qui s'était éteinte."
VII – ch.26
"Regardant le mari à la face rubiconde, et sa femme malingre, elle comprit que cette femme se croyait une incomprise, que son mari entretenait en elle cette opinion, et qu'il la trompait. Anna croyait découvrir toute leur histoire et tous le coins de leur âme ; mais il n'y avait là rien d'intéressant."
VII – ch.31
"C'est la vie elle-même qui m'a donné la réponse, dans ma connaissance de ce qui est bien et de ce qui est mal. Cette connaissance, je ne l'ai acquise de rien ni de personne, elle me fut donnée, comme à tout le monde. Elle me fut donnée car il m'était impossible de l'acquérir.
Où l'ai-je prise ? Est-ce par la raison que je suis arrivé à la pensée qu'il faut aimer son prochain, ne pas le tuer ? On me l'a dit quand j'étais enfant ; je l'ai cru joyeusement, parce qu'on m'a assuré que cette vérité se trouvait inscrite dans mon âme. Et qui l'a découverte ? Non, pas la raison ! La raison a découvert la lutte pour l'existence ; elle me commande au contraire d'écraser tout ce qui entrave la satisfaction de mes désirs. Telle est la conclusion de la raison. Mais la raison ne pouvait découvrir qu'il convient d'aimer son prochain, parce que cela est déraisonnable."
VIII – ch.12
"Comme toujours en pareil cas, il fut pris d'un vif dépit ; et aussitôt, avec tristesse, il constata combien il s'était trompé en croyant que son nouvel état d'âme resterait inaltéré au contact de la réalité."
"Il était content de l'occasion qu'il avait de rester seul, pour se remettre de la réalité qui déjà avait eu le temps d'obscurcir son état d'âme. Il se rappela qu'il avait déjà réussi à se fâcher contre Ivan, à battre froid à son frère, à causer légèrement avec Katavassov.
« N'était-ce que l'impression d'une minute, destinée à passer sans laisser de trace ? »"
VIII – ch.14
"Je me fâcherai encore contre le cocher Ivan ; je continuerai à discuter bien ou mal à propos ; il y aura toujours le même mur entre les profondeurs de mon âme et les autres, même ma femme ; je l'accuserai de la même façon pour une crainte qui m'a effleuré, et je le regretterai ; je continuera à ne pas comprendre par la raison pourquoi je prie, mais je prierai quand même. Cependant, maintenant ma vie, toute ma vie, indépendamment de tout ce qui peut m'arriver à n'importe quel moment, non seulement n'est plus dénuée de sens comme autrefois, mais a acquis un sens indiscutable, celui du bien que j'y puis faire entrer."
VIII – ch.19 (FIN)
Commentaires
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