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Titre du blog : Joies Émois
Auteur : joies-emois
Date de création : 18-05-2010
 
posté le 21-09-2010 à 03:27:10

Propos sur l'éducation, suivi de "Pédagogie enfantine" [Alain]

Pourquoi lui ? 

 

Dans le lot des livres acquis dans le lot : Bd'AdeCC 

(Bouquin d'auteur de citations classes)

Et celui-ci parce que j'aime de plus en plus observer des méthodes de pédagogues et d'enseignants, dans divers domaines ; Alain ayant été un fameux professeur et un philosophe éclairé, le choix me paraissait intéressant. 

 


Le sujet ?

 

Le goût à l'effort, la façon de le créer et le récompenser, un enthousiasme pour les grands philosophes et la science. Une réflexion vraie sur la nature humaine et ses capacités, et ses limites. 

 C'est en vrac dans cet article, mais il y a une structure interne à ce livre, efficace. C'est juste que j'ai surtout retenu car adoré le ton, le style et l'ambiance, tous chapitres confondus. 

 

Bref, ça parle de pédagogie, d'éducation et d'être humains, certains en devenirs et d'autres cités en exemple. 

 

Mon ressenti : 

 

Des références, de la réflexion, des certitudes pas trop assenées mais surtout crédibles, un air d'honnêteté et de conviction.
Bref, vraiment intéressant, même si pas forcément applicable en tout, et une remise au point sur la volonté, volonté d'apprendre et volonté d'effort.

Tellement agréable d'avoir envie de le lire avec wiki prêt à jouer les détectives. "Glaucos ? Ça me dit quelque chose... Ah !"

De quoi me rendre compte que je n'ai vraiment pas réussi à acquérir cette volonté d'effort. Et de quoi me le faire presque regretter.

En lisant, j'ai eu presque envie de me remettre aux maths, c'est tout dire.

Non mais vraiment. Parfait, ce livre. 

 

Ma note : 10/10

 

Citations relevées :

 

"Je sens que l'homme est un animal fier et difficile. Et là-dessus, l'enfant est plus homme que l'homme. Un enfant gâté, c'est un enfant repu de flatteries et de plaisirs tout faits."

 

"L'homme se forme par la peine ; ses vrais plaisirs, il doit les gagner, il doit les mériter. Il doit donner avant de recevoir."

 

"Prenez donc La Fontaine, oui, plutôt que Florian ; prenez Corneille, Racine, Vigny, Hugo.

Mais cela est trop fort pour l'enfant ? Parbleu, je l'espère bien. Il sera pris par l'harmonie d'abord. Ecouter en soi-même les belles choses, comme une musique, c'est la première méditation. Semez de vraies graines, et non du sable. Qu'ils voient les dessins de Vinci, de Michel-Ange, de Raphaël […]"

 

"[…] il n'y a qu'une chose qui importe pour toi, petit garçon, c'est ce que tu fais. Si tu le fais bien ou mal, c'est ce que tu sauras tout à l'heure ; mais fais ce que tu fais."

 

"Et enfin il n'y a de progrès, pour nul écolier au monde, ni en ce qu'il entend, ni en ce qu'il voit, mais seulement en ce qu'il fait."

 

"L'amour est sans patience. Peut-être qu'il espère trop ; peut-être la moindre négligence lui apparaît-elle comme une sorte d'insulte."

 

"Mais je ne suis pas surpris que l'on soit si sévère pour les siens ; ne l'est-on pas à l'égard de soi-même ? Un homme pardonne bien aisément une maladresse d'autrui ; mais le souvenir de sa propre maladresse le fait encore rougir dix ans après."

 

"Les sentiments sincères ont ceci de redoutable qu'ils comptent pour rien ce qui n'est pas leur propre victoire. On veut être aimé, et sans montrer qu'on le mérite : tout ce qui ressemble à un marché et à une récompense est profondément méprisé. C'est pourquoi il y a de la coquetterie dans tout sentiment vrai, et un essai pour voir jusqu'où l'on peut déplaire impunément."

 

"Si vous marquez un galérien, vous lui donnez une sorte de droit sauvage. Au fond de tous les vices, il y a sans doute quelque condamnation à laquelle on croit ; et, dans les relations humaines, cela mène fort loin, le jugement appelant sa preuve, et la preuve fortifiant le jugement. J'essaie de ne jamais juger tout haut, ni même tout bas, car les regards et l'attitude parlent toujours trop ; et j'attends le bien après le mal, souvent par les mêmes causes ; en cela je ne me trompe pas beaucoup ; tout homme est bien riche."

 

"C'est un mal irréparable, et trop commun, de douter avant d'être sûr."

 

"Les psychologues se trompent sur tout et sur eux-mêmes, par cette manie de vouloir connaître au lieu de changer et élever. Connaître ma pensée, c'est la faire ; connaître mon sentiment, c'est l'élever et l'humaniser. Mon vrai portrait est dans Homère, Virgile, Montaigne. Et, encore plus à l'enfant qu'à moi-même, je dois tendre un miroir où il se voit aussitôt grandit et purifié."

 

"Les vices ne sont que des vertus à mi-chemin. Spinoza a écrit que le seul et unique fondement de la vertu en chacun est l'effort à persévérer dans son être. Cette maxime de fer est de loin le milleur outils ; mais il fait peur. On aimerait mieux cette molle invitation à se changer soi-même, et à revêtir une nature étrangère. Vains conseils. L'homme restera lui-même pour presque tout."

 

"Il y a, certes, de la fureur dans les têtes bornées, une sorte de révolte, et comme une damnation volontaire."

 

"L'infatuation est le premier mouvement puni. D'où cette timidité indomptable, qui tombe d'avance à l'obstacle, qui bute exprès, qui refuse secours. Il faudrait savoir se tromper d'abord, et rire. A quoi l'on dira que ceux qui refusent science sont déjà assez frivoles. Oui, mais la frivolité est terriblement sérieuse ; c'est comme un serment de ne se donner à rien.

J'en viens à ceci, que les travaux d'écolier sont des épreuves pour le caractère, et non point pour l'intelligence. Que ce soit orthographe, version ou calcul, il s'agit de surmonter l'humeur, il s'agit d'apprendre à vouloir."

 

"Le souvenir commence avec la cicatrice."

 

"Il n'est pas d'objet dans la nature que l'on fasse se mouvoir et travailler par un signe seulement ; mais la mère cède à un sourire, et la nourrice obéit à un cri redoublé. L'enfant prend donc l'expérience du gouvernement avant toute autre ; il connaît la puissance des passions avant de soupçonner les strictes lois du travail ; il pense d'abord en roi."

 

"Jamais un orateur n'a pensé en parlant. Jamais un auditeur n'a pensé en écoutant."

 

"Chacun a connu de ces parleurs qui sont toujours sur le point de penser."

 

"Je trouve une belle parole dans Les Martyrs. Eudore, chrétien, couvre un pauvre de son manteau. "Tu as cru sans doute, dit la païenne, que cet esclave était quelque dieu caché ?" "Non, répondit Eudore, j'ai cru que c'était un homme."

 

"Il est vrai, dit le professeur, qu'en parlant on use sa pensée, au lieu qu'en écrivant on la renouvelle."

 

"Dès que l'homme, selon un mot fameux, peut plus qu'il ne sait, il choisit le pouvoir et laisse le savoir."

 

"Les anciens Grecs étaient malheureux par leurs crimes ; ce n'est que justice. Les modernes ont inventé d'être malheureux par leurs vertus."

 

 

 

Commentaires

Kim le 25-09-2010 à 16:48:49
( Punaise, avec la publicité en bas à gauche " la machine à rots, cliquez pour tester ", cet article perd toute crédibilité.


Pauvre Alain. )