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Titre du blog : Joies Émois
Auteur : joies-emois
Date de création : 18-05-2010
 
posté le 02-08-2010 à 19:03:10

Again

Il n'était resté chez moi qu'une semaine, et moi quelques trois semaines chez lui. Trois semaines, c'était beaucoup, pour une deuxième rencontre. J'aurai pourtant bien changé les semaines en années.

« Tu ne veux pas rester plus longtemps ? Genre deux ans ? » avait-il demandé. Malgré tout ce qui a été ressenti et dit ensuite, il a prononcé ces mots là. Bien sûr, exactement. Ma mémoire auditive s'est éveillée la première fois que je l'ai entendu, tout étant précieux.


Nous avons correspondu sur le world wild web bien plus longtemps que ça, avant, pendant, après. Mais vraiment pas assez longtemps pour que je l'évoque avec suffisance dans les conversations. Ni même pour l'évoquer dans les conversations, qui ne sont à la base pas mon passe-temps favori. Je supporterai que les auditeurs considèrent « toute cette histoire » [Louise Attaque] comme un détail, mais à la façon dont on supporte ce qui nous détruit. Et ce n'est pas terminé.

 

J'ai après de nombreuses délibérations et phases d'auto-observations conclu que ma facilité à oublier des pans entiers de ma vie ne pouvait décidément pas s'appliquer à cet épisode succinct.

Si l'impossible se faisait – l'oubli - , je ne saurai plus d'où me viennent le courage, la musique et les couleurs, ni comment j'ai cessé de rester en réserve de cette vie. Si l'impossible se faisait je marcherai probablement de nouveau les yeux baissés pour échapper à rien.


En ce laps de temps où j'étais dans son regard, nous ne pouvons qu'avoir échappé au code des jours et des heures ; sinon comment, avoir casé en si peu autant de détails perforants, de quoi emplir les années suivantes et les prochaines, lui perdu. Je ne parviens pas à savoir si c'est une raison majeure à mes voyages ou simplement une phrase prétentieuse maintenant qu'elle s'est vérifiée...

« Si je te perdais, je partirai Voir. » Du temps où le conditionnel n'avait que valeur d'hypothèse farfelue, et où j'aurai pu rester pour ne pas me rassasier de le voir lui, puisque l'endroit idéal sur terre m'était réservé. [La phrase était inspirée par un film aussi « Alexandre le bienheureux »]


Ainsi je Vois, et je me souviens.

Mon seul regard a repris de la valeur, il n'attend plus que chaque scène soit éclairée par un autre, n'attend plus d'en voir un autre souriant à sa lumière. Mais lui comme moi savons que c'était mieux.

 

 

 

 

 

Je n'ai pas attendu de le perdre pour savourer mon bonheur. Je l'étreignais chaque seconde, je l'appréhendais délicieusement la seconde précédente. «Vivre les malheurs d'avance, c'est les subir deux fois. » [René Barjavel]

Je suis amplement entraînée à prévoir mes joies. De ces instants, concentrée sur nos paroles, sur un oiseau ou un film, mais concentrée autant dans l'attente avide : Quand, lui ? (un rire, un geste, un mot, une crispation ou un regard d'un coin d'œil à l'autre)

Il se trouve que même les choses attendues infiniment vous surprennent souvent, quand vous leur laissez la chance de le faire. Et que ça, c'est à égalité avec tout ce qui n'a rien d'égal au monde.

(Oui, je vogue sur le superlatif dans ce texte, et dans la vie.)


Il a écrit que j'étais plus belle que Marie (non, ceci n'est pas une référence biblique). Il mentait bien, il pouvait raconter du faux flagrant sans mentir. And who cares ? La seule chose intéressante, c'est que l'on peut croire n'importe quoi quand on en a envie, sans le regretter jamais, et que c'est franchement confortable.


Sur ce, je viens de pleurer tout ce que je pouvais sur les derniers épisodes de Devil beside you (peut-être même plus que sur Attack n°1 et pourtant, il avait été également très très efficace lacrymalement parlant, ce drama).

Ce qui ne va pas, ce n'est donc pas de croire aveuglément, mais arriver à l'instant où une gigantesque tempête de nouvelles vérités moins drôles viennent peser aux ailes jusqu'à rouler au sol.


«La vie est agréable, la mort est paisible. C'est la transition entre les deux qui est désagréable. » [Isaac Asimov]

Tout comme « être TOUT se vit plutôt bien, n'être pas indispensable est habituel dans l'absolu. C'est la transition entre les deux qui est désagréable. » [extrapolation]

Alors bien sûr, dans le drama, un an après « bang », il revient, le devil. (spoiler, mais bon c'est un drama type, il fallait bien).

AH AH !!!!! *


« C'est bon le chocolat » faux hamac, vertige. Vertige encore, surprise, remerciement à hauteur du service rendu ? Le saké très doux, une rose et un faucon. Le resto musée qui cède la place à une nourriture épicée. Le lac, le lac, le lac. La visite chez les gens dangereux, le chat-renard-suricate-écureuil-perché, la convention de Genève et ses précisions. Une clepsydre, des chansons nazes, les enceintes pas pratiques mais assumées. Du cinéma, plus ou moins bruyant, du démêlage de ficelles qui ne seront pas coupées, des lames jolies jolies. Un bus qui passe trop à l'heure, le gars mafieux pas revanchard, le chat moustique et l'autre chat nul qui joue les réveils. Le mur pas lisse, les levers retenus, les interdictions et le saut méchamment impressionnant. Des paris partout, une caresse aux cygnes, des abeilles tueuses dressées, l'eau du bateau aux bras trop courts. La demi-chute de l'appareil, la question à laquelle on répondra sérieusement, le feu et l'appartement tout en longueur. Espéranto, le lancer de cailloux de Fourvière, les faux pantins pour vraies jalousies, Ruri, Sa majesté des mouches et Musashi. La tasse de café, le piano avec les piles à bulles, la voiture, la voiture ; les commentaires du chef, les retards, le marcassin pas dans le coffre, les plumes gardées par des chiens, le sirop de citronnelle et les pains au chocolat volés ou non. Les pulls stratégiques, le repérage de boutique pour être fière, le cadeau finalement offert et son cou, les dragons qui déteignent, le bus où l'on se tient aléatoirement. Les vélos, une présence, des photos qui rendent grognon ; le libraire avec une super mémoire, les batailles d'eau unilatérales, la partie de carte honteusement trichée, une pression sur le bras, le pas-endormi sur les genoux. La phrase non dîte, toutes celles dîtes, les VHS tabous, des allers-retours bricolage, un avion qui ne vola point. Des billets perdus puis retrouvés, le film tout pourri qu'il ne faut pas aller voir, le néo-punk et ses fameux « y », des gens, une question et des commentaires frustrants à long terme, un parfum, de la glace et du chocolat, ses bras. Un instant d'incompréhension non éclairci, du tiramisu, un état d'euphorie parfaite et prolongé. Une tombe, Kanna, des pauvres lemmings, Bootis, « et pourquoi j'ai pas cette photo, moi ?? » Le pas trop, juste assez ; Les faux témoignages qu'on accepte, un rougissement réfléchi longtemps après. Des marches d'escaliers, de la peur, des mots qui gardent leur poids ; une pétition qu'on a du mal à signer, un emmerdeur qui utilise une expression cool, sa main, ses mains. La demi nuit sous les étoiles, une semi-elfe qui ne se laisse pas perturber par la température ; un serrement, Le. Des échanges d'impressions, l'orage ; mes rêves, la chanson qui se termine sur un autre cd, des Vrais éclats de rires. Des grilles de principes qui tombent, les couleurs, des résumés quotidiens, l'histoire d'un mulot chanceux ; le cadeau réussi, des chansons offertes, les gangs d'oiseaux, la vue et le plongeon raté, des concessions. Ma bougie. De l'encens triché, « donc ça c'est pas très raisonnable ? » , de la rage et les plus-secrets. L'armée psychologique, la baignade et sa blessure, les préparations tordantes ; la transformation des « si » en « quand », le courage, la pierre reniée ; de la compétition futile, des plans foireux et des conseils pris. L'impact du soleil, la sale gueule du mot connivence, 'nours qui surveilla, les espoirs ; un arc acheté, des bombes, les références, une sensibilité. L'église néo apocalyptique, des choix, une rayure et des grêlons. L'admiration, la fierté sans bornes, des fontaines et un château qui n'ouvre pas. Un petit air de neige, un film toujours pas vu, des attentions et des vitres re sales. Das Einstein Museum, le vide et ses remparts, les sushis. De la non adaptation de phrases, un smiley culpabilisant, un horizon. Le bug malvenu, une association de conservateurs, des débats et des acceptations arbitraires. Une place où être, du ciel, un matelas assassin, du rangement, des lettres, Jaho. Tafta qui ne ressemble pas à Noir Désir, Razorback pas vu, du dégommage de trolls, chaque inspiration racontée ; de l'absence, des certitudes inébranlables. Le téléphone qui le fait parler, les nuits rétro éclairées « énergie -1, moral +10 », les idées timing, le récit des autres conversations, la destruction du fan-club, le touchpad, un dicteur de reprise, de la prophilaxie ratée, un crépi pratique, « ça me réchauffe le cœur », l'auto complémentarité, le duel avec une fourmis rouge en position de combat ; des inquiétudes plus ou moins fondées, des sous-écrits tout le temps, des sauvegardes de textos, un dessin à longue durée, les carottes râpées de la sorcière, du suspens, du jongle pas concluant, des éclats de rires, tellement. Les accélérations de la 'ture, le raccourci qui rallonge, l'irrévérence, la confiance, la double présence et pouvoir aller le surprendre ; La quête du citron, les mots des autres parlant de Nous, des murs qui croulent avec leurs ombres, des idées d'horizons lâchées petit à petit. « Je m'y verrai bien, assis par terre » ; des souvenirs conservés encore, les larmes de joies, le saut sur la plate forme pas confortable, du café et une chemise, des bruits effrayants un peu, les défis pas relevés, « c'est qui ? », une phrase comme par hasard bien douloureuse ; remercier sa chance tout le temps, se découvrir argumenteuse ; trouver tout simple, connaître les limites par cœur et en jouer, un repas décousu. L'église rouge, une visite stressante, les changements de caps, laisser gagner ou perdre, les duels de notes, la rage effrayée de l'entendre avec d'autres, Prince le bourdon, le blocage de famille, les récits, être la seule. Entendre mes pensées dans sa voix avant de les exprimer.


« Avec le temps va tout s'en va » Léo Ferré

ah ouais ?

C'est quoi que j'étais censée oublier,

de tout ça, patate ?


* J'ai commencé à écrire cet article la semaine dernière. Vous pouvez le considérer comme la suite et fin de : « Une folie de toutes les couleurs vêtue », même si ce n'était pas à l'origine fait pour ça. Mais ça n'allait qu'en venir là. Il y eut Mokky, pour avouer que connaître les gens c'était bien, et il y a eu lui. Mes couleurs, avant de les revoir grâce à Benjamin (dessinateur chinois), c'est par lui qu'elles étaient arrivées. Les couleurs, la folie, parce que la lumière. La lumière, parce que c'était Lui.


Je pourrai croire à une bonne coïncidence, si je ne vivais pas dans les coïncidences de ce type depuis des années maintenant. Nous sommes le 31 juillet 2010.

Je vérifie mes mails après m'être bombée d'anti-moustique. Pour avoir des nouvelles des propriétaires de ma future chambre guyanaise, surtout.

Je lis, je vois et relis, une annonce de message. Qui viendrait du fantôme qui hante comme vous venez de le lire ma vie. Le temps que le message lui-même s'affiche, je passe en revue les virus qui pourraient utiliser son nom, les bugs informatiques qui me feraient une des plus sales blagues possible, et d'accord, c'est un message de lui, plus de doutes.


[Partie non-intéressante dans ce message déjà pas édifiant et embrouillé, vous avez le droit d'arrêter de lire, Pennac l'a écrit.]


Il fait remonter à 4 ans ou plus sa dernière apparition. Ouais. Ou plus.


C'était il y a quelques heures. C'était aujourd'hui. Dans mon présent. J'ai terminé d'écarquiller les yeux au bout d'un moment, je me suis sanglo-sclaffée.


J'ai : fait la roue, été me faire dégommer la tête par Looping pas très versé dans l'écoute attentive, tapé dans quelques murs, écrit un mail à quelques personnes bien choisies (je crois), bu quelques lampée d'un alcool non identifié qui traînait dans le frigo (pas pour me « remonter », mais parce que je m'étais dit que je le ferai pour le fun, et quel autre soir ?).

J'ai : écrit un peu plus, quitté internet. Préparé à manger, tout laissé en plan pour aller marcher dans le sable de la carrière, tourné sur moi même jusqu'à me laisser tomber. Je suis restée allongée, ai compté les étoiles que les nuages laissaient passer. Crié le plus fort et le plus longtemps possible, une fois. Cool de pouvoir faire ça sans être entendue.

J'ai : pleuré encore, sourit encore plus, écouté Cali qui disait que « tout va bien » et c'était vrai.


J'ai pensé que finalement, il avait bien fini par faire comme le devil, en moins enthousiaste et avec un délai plus long. Que je ne l'espérais plus, ce message. Qu'il va probablement me laisser avec une seule réponse, ou quelques, pas assez.

Que je ne vais sûrement gagner qu'un peu de fun de cette réapparition éphémère, bien que je supplie tout ce qui accepte d'être supplié qu'elle ne le soit pas. Ephémère. Même si tout l'est.


« On a jamais vraiment besoin de personne. » et « Il ne faut jamais leur laisser croire qu'ils sont indispensables. »

Blabla. Ce ne sont que des choix. J'ai choisi d'avoir besoin de lui, animé par mes rêves ou par sa propre volonté, et il est indispensable. Bleh.


Alors je ne m'attends à rien, en jouant aux devinettes by my side, pour sûr.

Et c'est une bonne chose. Bonne et grandiose.

 

Commentaires

Kim le 26-08-2010 à 20:10:42
Alors ?
Kim le 02-08-2010 à 20:14:39
Moi, j'ai surtout hâte de voir la suite, même si le présent est déjà réjouissant.


C'est toute la possibilité de suites possibles qui secoue l'esprit. Contente pour toi, rien que pour ça.